Ah ! je te sens, mon pauvre coeur

Agité de spasmes et de peurs,

Palpité, plein de craintes, en mon sein.

Mais qui perturbe la paix et le calme ?

Mais qui réveille les tempêtes dans l’âme  ?

Ah ! si je pouvais au moins le savoir.





Elizabeth !

Laure

Andrea

Mylène

Rosaria !

Sylvia

Elizabeth

Sarah !

Diana !

Caroline !

Valentina

Natalia !

Annabelle !

Anne !

Maria-Luisa !

Mathilde !

Eleonore

Clotilde

Suzanne

Rachel


Anna !

Anna !

Anna !



Maria

Antigone

Juliette

Jeanne

Masha

Sarah

Salome

Victoria

Marlène



La maladie d’une femme commence à son cœur.

joyeuse au début,

elle s’ouvre comme une fleur au soleil

prête à révéler tous les secrets et les défauts

pour être jugée, pour être nue, pour fleurir. Et aimer.

Mais quand la saison s’achève, elle est fatiguée.

Rabaissée, usée.

Elle brûle dans la lumière

lentement.

Emplie de colère

elle perce des cris dans le puits du désespoir.

Muant ses forces, elle décompose, et se prépare

pour mourir

une fois encore

elle est perdue







































Je suis une femme,

Je suis       

le résultat d’un acte


Mon corps est comme une coquille errante.

Un être conscient se tient au centre de moi,

chaque pensée, chaque action,

chaque émotion est comme une vague,

comme un mouvement


je suis assise sur une chaise

je tourne le dos à quelqu’un

j’aimerai voir

loin

dans le temps et dans l’espace

« le temps est un seul corps »….

je n’ai plus de corps


Je suis une grande femme,

Le matin, je sens le soleil sur mes yeux,

je sais qu’il y une mer devant moi,

les vagues s’approchent vers moi,

presque silencieuses, et repartent.


je suis allongée sur le sol

ma main droite est posée sur le genoux gauche

je suis inconsciente

mon corps en contraction

dans chaque inspiration, chaque expiration, je sens mon Coeur battre

au lieu de devenir plus, je deviens de moins en moins

je tombe...


je suis une fille

quand je me regarde dans le miroir

je ne me reconnais plus

mon corps, devenu gris

le cheveu de plus en plus blanc

je suis vieille


j’ai une ombre qui me talonne

derrière chaque mouvement symbolique

je cherche un mouvement vrai

je cherche un corps glorifié

je cherche


Je suis aveugle






et ensuite

je pouvais sentir les rayons de soleil

sur mes yeux fermés

pour toujours

et je savais

le jour va se terminer sans moi

suspendue

entre qui j’étais avant

et l’avenir inconnu

mon corps

devenu gris

les cheveux de plus en plus

blancs

devenue

de plus en plus petite

jusqu’à disparaître

c'est à ce moment là que je pourrai recommencer,

à nouveau

à trouver mon propre chemin, seule

ne plus avoir peur

j’ai entendu le jour se lever

et moi aussi




Disse-te adeus á partida

Digo-te adeus á chegada

Se quero tudo na vida

Já de ti, não quero nada


Disse-te adeus e depois

Fiquei no mesmo lugar

No leito de nós os dois

Só tem raízes no meio


Dizer adeus é diferente

Quando te digo baixinho

No meio de tanta gente

É que me sinto sozinho


Como a gaivota na voz

Disse-te adeus e parti

Se esta cama somos nós

Não hei de morrer sem ti





En hébreu, on dit tout le temps : merci (toda)

De l’aube au coucher du soleil, on remercie.

Pour avoir rendu l’âme à mon corps : toda.

Je lave le bout de mes doigts des démons qui s’y sont peut-être pris pendant la nuit,

et je murmure : toda.

Toda pour les fruits que vous avez créés, avec leur jus que j’aspire sensuellement.

Toda pour la viande, dont je fait tourner le sang dans ma bouche.

Toda pour les petites choses : pour les grains de poussière, les insectes, les cellules du corps et le souffle : toda.

Toda pour tout ce que vous avez créé, pour m’avoir façonné comme vous l’avez voulu et choisi.

Toda pour Celui qui a créé dans l’homme beaucoup de trous et beaucoup de cavités, de telle manière que les organes fermés puissent s’ouvrir, et ceux qui sont ouverts, se fermer.

Toda pour la tristesse et pour les tempêtes, aussi.

Toda pour le café et la crème glacée.

Toda pour mes parents, et mes grands-parents, oncles et tantes, cousins et êtres aimés

Toda pour ma sœur chérie, ma fille adorée et celui que j’aime

Toda

Toda

Toda pour les muscles, les veines, les os, le cœur, le souffle

Toda

Soyez béni, vous dont le verbe fait être toute chose.





« Il y a des crétins qui ont vu la Madone et il y a des crétins qui n’ont pas vu la Madone.

Moi je suis un crétin qui n’a jamais vu la Madone.

Tout consiste en cela, voir la Madone ou ne pas la voir.


Les crétins qui voient la Madone ont des ailes soudaines, ils savent aussi voler et se poser à terre comme une plume.

Les crétins qui ne voient pas la Madone n’ont pas d’ailes, nuls pour le vol et pourtant ils volent quand même, et au lieu de se poser ils retombent comme si quelqu’un, ayant des plombs aux chevilles et voulant s’en défaire, décidait de se couper les pieds et se traînait vers le salut, au milieu de la dérision des gardiens, confiants, raisonnablement, dans l’hémorragie imminente qui l’arrêtera.


Mais ceux qui voient ne voient pas ce qu’ils voient, ceux qui volent sont eux-mêmes le vol. Qui vole ne le sait pas.

Un tel miracle les anéantit : plus que voir la Madone, ils sont eux-mêmes la Madone qu’ils voient.

C’est l’extase, cette paradoxale identité démentielle qui vide l’orant de son sujet et lui donne en échange l’illusion de cette objectivation de soi, à l’intérieur d’un autre objet.

Tout ce qui est différent est Dieu.

Si tu veux l’étreindre, tu es l’étreinte ; quand tu embrasses, la bouche c’est toi.


Divine est l’illusion.

Celui-ci est un saint.

Il en est ainsi de tous les saints, fondamentalement non préparés, et même nuls.

Les autels se meuvent vers eux, machinés par l’hébétude de leur psychose ou par des forces telluriques équilibrantes – mais cela est exclu. C’est ainsi qu’un saint se perd lui-même, à travers l’idiotie incontrôlée.

Un autel commence là où finit la mesure.

Être saints, c’est perdre le contrôle, renoncer au poids, et le poids c’est organiser sa propre dimension.


Là où une sorcière est passée, passera une fée.


Mais les crétins qui voient la Madone ne la voient pas, comme deux yeux qui fixent deux yeux à travers un mur : le miracle, c’est la transparence. Cette démence est un sacrement, parce qu’une foi aveuglante les a écarquillés, ces yeux, elle a changé les strates – elles étaient en pierre, les strates -, elle les a changés en voiles. Et les yeux ont vu la vue.

Un regard.

Ou l’homme est si aveugle, ou bien Dieu est objectif.


Les crétins qui voient se voient eux-mêmes dans une vision, avec les variantes que la foi apporte : si ce sont des vers, ils se revoient papillons, les flaques d’eau se revoient nuages, la mer se revoit ciel. Et devant cet alter ego, ils s’agenouillent comme devant Dieu. Ils se confessent à un deuxième péché.

Divin est tout ce qu’ils ont inconsciemment appris d’eux-mêmes. Ils ont vu la Madone.

Oh saints.


Les crétins qui n’ont pas vu la Madone ont horreur d’eux-mêmes, cherchant ailleurs, dans leur prochain, chez les femmes – dans des politesses du quotidien devenues prières, - et cela conduit à des myriades d’autels. Passionnistes de tout ce qui est communicatif, ils n’amènent pas Dieu aux autres pour s’en extraire eux-mêmes, mais eux-mêmes aux autres pour en extraire Dieu. L’humilité est conditio prima.


Nos contemporains sont stupides, mais se prosterner aux pieds des plus stupides d’entre eux signifie prier. C’est ainsi que l’on prie aujourd’hui. Comme toujours. Fréquenter les plus doués ne signifie pas pour autant s’approcher de l’absolu. Etre plus gentil que les plus gentils. Etre enfin le plus crétin.

Religion est un mot antique.

Pour l’instant appelons-là éducation. »

Ah ! ti sento, mio povero core

Agitato da speme e timore,

Palpitarmi dubbioso nel sen.

Ma chi turba la pace e la calma ?

Ma chi sveglia tempeste nell’alma ?

Ah ! potessi comprenderlo almen.









































            La malattia di una donna inizia dal suo cuore.

            Prima serena,

            si apre come un fiore al sole

            Pronta a rivelare tutti i suoi segreti, i suoi difetti

            per essere giudicata, per essere nuda, per fiorire.

            E amare.

            Ma quando la stagione si conclude, è stanca.

            Svilita, consumata.

            Brucia nella luce

            lentamente.

            Piena di rabbia, fonde

            Lancia delle grida e scompare nel pozzo della

            disperazione.

            Tramutando le sue forze, decompone e si prepara

            a morire.

            Ancora una volta,

            È perduta.





































Sono una donna,

Sono       

Il risultato di un atto.

 

Il mio corpo è come una conchiglia errante.

Un essere cosciente si tiene al centro di me,

Ogni pensiero, ogni azione,

ogni emozione è come un’onda,

come un movimento.

  

Sono seduta su una sedia,

dò le spalle a qualcuno.

Vorrei vedere

lontano

nel tempo e nello spazio.

« Il tempo è un corpo unico »….

Io, non ho più corpo.

 

        Sono una donna adulta.

        Il mattino, sento la luce del sole sui miei occhi chiusi,

        so che c’è un mare davanti a me.

        Sento le onde, si tendono verso me,

        quasi silenziose, e si ritirano.

 

Sono distesa sul pavimento,

la mia mano destra posata sul ginocchio sinistro.

Non sono cosciente.

Il mio corpo in contrazione

ad ogni inspirazione,

ad ogni espirazione, sento battere il Cuore

invece di diventare di più,

divento sempre di meno

cado...

 

        sono una ragazza

        quando guardo allo specchio

        non mi riconosco più

        il mio corpo, diventato grigio

        i capelli sempre più bianchi

        Io sono vecchia

 

Ho un’ombra che m’insegue.

Dietro ogni movimento simbolico,

cerco un movimento vero,

cerco un corpo glorificato,

cerco…

 

Sono cieca.





E poi

potevo sentire

i raggi del sole

sulle mie occhi chiusi

per sempre.

Sapevo

il giorno finirà senza di me,

sospesa

tra quello che ero prima

e il futuro sconosciuto.

Il mio corpo

ormai grigio,

i capelli sempre più

bianchi,

sono diventata

sempre più piccola

fino a sparire.

Solo allora potrò ricominciare, di nuovo

a trovare il mio camino, sola

senza avere più paura.

Ho sentito sorgere il giorno,

e anche me.


























        In ebraico, si dice sempre : grazie (toda).

        Dall’alba al tramonto, si ringrazia.

        Per aver reso l’anima al corpo : toda.

        Mi lavo la punta delle dita

        dai demoni accumulati durante la notte,

        e mormoro : toda.

        Toda per i frutti che avete creato,

        per quel succo che aspiro sensualmente.

        Toda per la carne,

        il cui sangue sciolgo in bocca.

        Toda per le piccole cose :

        per i grani di polvere,

        gli insetti, le cellule del corpo e il respiro : toda.

        Toda per tutto quello che avete creato,

        per avermi plasmata

        come avete scelto e voluto.

        Toda per Colui che ha creato nell’uomo tanti vuoti e cavità,

        in modo che gli organi chiusi possano aprirsi

        e quelli aperti possano chiudersi.

        Toda per la tristezza e anche per le tempeste.

        Toda per il caffè e il gelato alla crema.

        Toda per i miei genitori,

        e i miei nonni, i miei zii,

        i miei cugini e tutti colori che amo.

       Toda per la mia cara sorella,

        per la mia figlia adorata, per l’uomo che amo.

        Toda

        Toda per i muscoli, le vene, le ossa,

        il cuore, il respiro

        Toda

        Siate benedetti, voi il cui verbo ha creato ogni cosa. 






“Ci sono cretini che hanno visto la Madonna e ci sono cretini che non hanno visto la Madonna.

Io sono un cretino che la Madonna non l'ha vista mai.

Tutto consiste in questo, vedere la Madonna o non vederla.


I cretini che vedono la Madonna hanno ali improvvise, sanno anche volare e riposare a terra come una piuma.

I cretini che la Madonna non la vedono, non hanno le ali, negati al volo eppure volano lo stesso, e invece di posare ricadono come se un tale, avendo i piombi alle caviglie e volendo disfarsene, decide di tagliarsi i piedi e si trascina verso la salvezza, tra lo scherno dei guardiani, fidenti a ragione nell'emorragia imminente che lo fermerà.



Ma quelli che vedono non vedono quello che vedono, quelli che volano sono essi stessi il volo. Chi vola non si sa. Un siffatto miracolo li annienta: più che vedere la Madonna, sono loro la Madonna che vedono. È l'estasi questa paradossale identità demenziale che svuota l'orante del suo soggetto e in cambio lo illude nella oggettivazione di sé, dentro un altro oggetto. Tutto quanto è diverso, è Dio. Se vuoi stringere sei tu l'amplesso, quando baci, la bocca sei tu.



Divina è l'illusione.

Questo è un santo.

Così è di tutti i santi, fondamentalmente impreparati, anzi negati.

Gli altari muovono verso di loro, macchinati dall'ebetismo della loro psicosi o da forze telluriche equilibranti, ma questo è escluso. È così che un santo perde se stesso, tramite l'idiozia incontrollata.

Un altare comincia dove finisce la misura.

Essere santi è perdere il controllo, rinunciare al peso, e il peso è organizzare la propria dimensione.


Dov'è passata una strega, passerà una fata.


Ma i cretini che vedono la Madonna, non la vedono, come due occhi che fissano due occhi attraverso un muro: miracolo è la trasparenza. Sacramento è questa demenza, perché una fede accecante li ha sbarrati, questi occhi, ha mutato gli strati -erano di pietra gli strati - li ha mutati in veli.

E gli occhi hanno visto la vista.

Uno sguardo.

O l'uomo è così cieco, oppure Dio è oggettivo.


I cretini che vedono, vedono in una visione se stessi, con le varianti che la fede apporta: se vermi, si rivedono farfalle, se pozzanghere nuvole, se mare ciclo. E dinanzi a questo alter ego si inginocchiano come davanti a Dio. Si confessano a un secondo peccato. Divino è tutto quanto inconsciamente hanno imparato di sé.

Hanno visto la Madonna.

Santi.


I cretini che non hanno visto la Madonna, hanno orrore di sé, cercano altrove, nel prossimo, nelle donne in convenevoli del quotidiano fatti preghiere, e questo porta a miriadi di altari. Passionisti della comunicativa, non portano Dìo agli altri per ricavare se stessi, ma se stessi agli altri per ricavare Dio. L'umiltà è conditio prima.


I nostri contemporanei sono stupidi, ma prostrarsi ai piedi dei più stupidi di essi significa pregare. Si prega così oggi. Come sempre. Frequentare i più dotati non vuol dire accostarsi all'assoluto comunque. Essere più gentile dei più gentili. Essere finalmente il più cretino.

Religione e una parola antica.

Al momento chiamiamola educazione.”


Elizabeth !

Laure

Andrea

Mylène

Rosaria !

Sylvia

Elizabeth

Sarah !

Diana !

Caroline !

Valentina

Natalia !

Annabelle !

Anne !

Maria-Luisa !

Mathilde !

Eleonore

Clotilde

Suzanne

Rachel


Anna !

Anna !

Anna !



Maria

Antigone

Juliette

Jeanne

Masha

Sarah

Salome

Victoria

Marlène

I was calling you,

calling you over and over again,

but the sounds were broken upon the corners of the labyrinth under my life,

under my heart,

broken words, broken messages scatter on the floor of my labyrinth,

under my heart.

And you didn’t get anything I was saying, did you?

Just broken sounds and nothing else.

Can you feel me while I scream out your name?

Can you see my heart? No, you can’t see any of me, can you ?

Can you feel my heart while you squeeze it strong between your fingers ?

Let the blood drop between your bear fingers,

drop after drop into the lake of sorrow,

my lake of sorrow,

And you couldn’t care less,

I am nothing.

I’m an empty vessel for you and nothing more

I can’t do anything

I get emptier and emptier.

I was sure I’ll die, my heart will stop and I’ll be gone

I woke up in the middle of the night

and my heart was under an avalanche of broken feelings, broken words

But then I woke up for good, and I was breathing again,

and that was the saddest day.

I was sure to die.

My pulse is gone,

my scream is done.

Stop

Stop !


My flowers

textes

textes : Ruth Rosenthal, Valeria Apicella


avec des extraits de

Armida Abbandonata, Nicolo Jommelli

Disse-te Adeus a partida, Katia Guerreiro

Nostra Signora dei Turchi, Carmelo Bene

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